La légende de Saint Nicolas dans les Ardennes
Depuis le 12ème siècle, la légende de Saint Nicolas dépasse les frontières de la Lorraine et se raconte jusque dans nos contrées ardennaises. Alors, n’oubliez pas, dans la nuit du premier weekend de décembre, de laisser une carotte ou une petite croute de pain pour l’âne de Saint Nicolas, et un petit verre de lait pour lui ! 😉
Saint Nicolas,
entre légende et tradition
Selon la tradition, dans la nuit du premier weekend de décembre, la coutume veut que Saint Nicolas se déplace sur son âne, pour se rendre dans toutes les maisons où se trouvent des enfants. Il vient voir si ces derniers se sont bien comportés et s’ils ont été obéissants.
Et tandis que les enfants sages reçoivent quelques friandises et cadeaux en récompenses, les enfants récalcitrants et dissipés se voient, eux, remettre un coup de trique de la part du compagnon de Saint-Nicolas, le père Fouettard !
Au fil du temps, la légende de Saint Nicolas disparut peu à peu. Cependant, de nombreuses comptines pour enfants nous narrent encore un des épisodes les plus marquants de la vie de Saint Nicolas.
Celle des trois enfants enlevés par le boucher, tués, et mis au saloir pendant 7 ans, puis sauvés par Saint Nicolas qui leur rendit la vie.
Dans la Vallée de la Meuse, jusqu’au 19ème siècle, les enfants jouaient au jeu de « La Porte de Saint-Nicolas ». Et ils chantaient à tue-tête la chanson de Saint-Nicolas à l’arrivée des bateliers.
LA CHANSON DE LA LEGENDE DE SAINT NICOLAS
🎶 version de la Vallée de la Meuse recueillie par Albert Meyrac à la fin du 19ème siècle. 🎶
Saint-Nicolas avait trois enfants,
L’un petit, et les autres grands.
Ils ont demandé le congé
D’aller jouer jusqu’à souper
Ils sont allés et tant venus
Que le soleil on n’a plus vu.
Ils sont allés chez un boucher
Pour y demander à loger.
Boucher, boucher, oh ! loge-nous,
Fais cela par pitié pour nous.
Allez, allez, mes beaux enfants,
Nous avons trop d’empêchements.
Sa femme qui était derrière lui,
Bien vivement le conseillant :
Ils ont, dit-elle, de l’argent,
Nous en serions riches marchands.
Venez, venez, mes beaux enfants,
Nous prendrons peine à vous loger.
A peine furent-ils entrés
Qu’ils ont demandé à souper.
On les a fait fort bien souper,
Aussi bien blanchement coucher.
Quand ce fut venu vers minuit,
Prenant son couteau, il partit.
Ils les a pris, les a tués ;
Dans un tonneau les a salés.
Quand c’est venu au bout de sept ans,
Voilà le père des trois enfants.
Boucher, boucher, oh ! loge-moi,
Si tu n’as pas trop d’embarras.
Venez, venez, Saint-Nicolas,
Nous prendrons peine à vous loger.
Mais à peine fut-il entré
Qu’il a demandé à souper.
On lui apporte du jambon,
Il n’en veut pas, il n’est pas bon.
On lui apporte du rôti,
Il n’en veut pas, il n’est pas cuit.
On lui apporte du lapin,
Il n’en veut pas, il n’a pas faim.
Apportez-moi de ce salé
Qu’il y a sept ans que vous avez.
Quand le boucher entendit cela,
Bien vitement il se sauva.
Boucher, boucher, ne t’enfuis pas,
Demand’moi pardon, tu l’auras.
Mais ta femme ne l’aura pas,
C’est-elle qui t’a conseillé.
Elle sera pendue et brûlée,
Dessus la place du marché.
Saint-Nicolas, de ses trois doigts
Ses trois enfants ressuscita.
A dit Saint-Pierre : J’ai bien dormi ;
A dit Saint-Jean : Et moi aussi.
A ajouté le plus petit :
Je croyais être au paradis
La chanson de la légende de Saint Nicolas traditionnelle