Ne manquez pas l’exposition « Rimbaud photographe »
Saviez-vous que Rimbaud a été non seulement poète, mais aussi photographe ?
Pour en savoir plus, ne manquez pas l’exposition visible au musée Arthur Rimbaud jusqu’au 13 octobre 2019 !
À partir de 1880, le célèbre auteur carolopolitain prend un nouveau départ et entame une vie trépidante : il tourne la page et se fait explorateur, aventurier et commerçant en Afrique. Cette partie de sa vie, aujourd’hui encore trop méconnue, dure un peu plus de 10 ans – quasiment jusqu’à sa mort. En Afrique, il se fait envoyer un appareil photographique : il veut capturer « des choses curieuses », types et paysages, pour les donner à voir en France. De sa production photographique, il ne reste aujourd’hui que dix rarissimes clichés conservés, qui sont tous exclusivement présentés actuellement au musée Arthur Rimbaud, de manière inédite.
Une découverte incroyable !
Jusque récemment, seules étaient connues les 6 photographies de la collection du musée Arthur Rimbaud, et 1 photographie conservée à la Bibliothèque Nationale de France. Les recherches du commissaire de l’exposition, Hugues Fontaine, ont permis de mettre à jour 3 photographies inédites attribuées à Arthur Rimbaud par Philipp Paulitschke, un explorateur autrichien du XIXe siècle qui a rencontré Rimbaud lors de ses voyages en Afrique – des clichés qui étaient jusque-là complètement inconnues. Ces photographies, tirages de Paulitschke d’après des négatifs de Rimbaud sans doute réalisés avec l’appareil photographique d’un de ses amis, Jules Borelli, ont été retrouvées dans les collections du Weltmuseum de Vienne (Autriche). D’une qualité étonnante, elles représentent des scènes pittoresques prises en Abyssinie.
L’énigme du visage de Rimbaud
En 1883, Arthur Rimbaud envoie à sa famille restée à Charleville trois « photographies de moi-même par moi-même ». On y découvre Arthur âgé de quasiment trente ans, campant debout devant l’appareil pour des selfies du XIXe siècle. Problème : les photographies, développées en Afrique par Rimbaud encore peut-être inexpérimenté, sont très pâles et parfois floues. Les eaux utilisées pour le développement, « sales » selon les propres mots de Rimbaud, ont entraîné une réaction chimique altérant irrémédiablement les photographies. Le visage d’Arthur y est donc à peine visible ! Peut-être est-ce aussi pour cette raison que nous gardons tous en mémoire le visage d’Arthur Rimbaud, non comme adulte voyageur, mais comme jeune poète de 17 ans, rêveur et boudeur, tel que l’a immortalisé Étienne Carjat à Paris en 1871 ?
Les photographes
sur les pas d’Arthur Rimbaud
L’accrochage du musée Arthur Rimbaud met aussi à l’honneur les photographes contemporains. Julien Bourgeois, Jacqueline Salmon, Robert Mapplethorpe, David Wojnarowicz, Thierry Girard, Eric Guglielmi, tous ont souhaité représenter le mythe Rimbaud à travers la photographie. Mais comment et pourquoi aujourd’hui photographier Rimbaud, lui qui n’a laissé quasiment aucune trace ? Les œuvres présentées dans les différentes salles du musée vous font découvrir progressivement le travail de ces photographes à la recherche de la présence de Rimbaud, des lieux qu’il a traversés et des sensations qu’il a pu ressentir au cours de ses voyages.
Ci contre : Un autoportrait d’Arthur Rimbaud, 1883, collection du musée Arthur Rimbaud de Charleville-Mézières.
Lieux et dates
L’exposition est à découvrir au musée Arthur Rimbaud ainsi que dans l’Auberge verte (sur l’île du Moulin) jusqu’au 13 octobre 2019. Plusieurs manifestations vous donnent l’opportunité d’en apprendre plus sur cette facette méconnue de la vie d’Arthur Rimbaud :
– Vendredi 28 juin | Médiathèque Voyelles à 18h
Conférence d’Alain Borer « Rimbaud : la POEVIE », avec un extrait du film Le Voleur de feu.
– Jeudi 19 septembre | Musée de l’Ardenne à 18h
Conférence d’Hugues Fontaine « Rimbaud et la photographie », et signature de son ouvrage Rimbaud photographe.
En clôture, projection du film de Pierre Javelot : Vers Zanzibar.
– Jeudi 3 octobre | Médiathèque Voyelles à 18h
Conférence de Pierre Brunel « Le livre des fuites ».